La loi promulguée par le Président
C’est officiel : l’avortement est désormais légal en Argentine. Le Président Alberto Fernández vient de signer la promulgation de la loi qui établit notamment (Article 4 de la loi) que «Les femmes et les personnes d’autres genres en capacité de procréer ont le droit de décider et d’accéder à l’interruption volontaire de leur grossesse jusqu’à la limite de 14 semaines maximum du processus en cours». La loi stipule également que la personne qui en fait la demande doit être prise en charge dans les 10 jours suivant sa déclaration.
Assez curieusement, cette nouvelle pourtant importante ne fait pas outre mesure la une des journaux argentins aujourd’hui 15 janvier. Il est vrai que cette loi, le Parlement l’a votée il y a déjà plus de deux semaines (30 décembre 2020). La loi entrera en application à partir du 23 janvier 2021, date de sa publication au journal officiel.
Parallèlement, est promulgué également la loi dite « des mille jours », mettant en place un dispositif d’assistance et de suivi sanitaire durant la grossesse et après l’accouchement, ainsi que tout au long de la petite enfance.
L’information n’apparait en première page ni de La Nación ni de Clarín, deux quotidiens dont le lectorat est naturellement plutôt opposé à l’avortement.
Pagina/12 en revanche en fait un titre important, de même que le Diario Popular, qui met en avant la satisfaction du Président d’avoir tenu sa parole et réalisé ce point important de son programme. Selon Alberto Fernández, la société vient de faire «un pas important pour que la société soit plus juste et plus égalitaire envers les femmes», ajoutant qu’il se sentait heureux «d’en finir avec le patriarcat». «Avec la promulgation de la loi sur l’avortement» dit le quotidien, «L’Argentine s’inscrit comme un des pays les plus avancé socialement d’Amérique Latine, une région où le droit à l’avortement est inexistant ou fortement limité dans la plupart des pays».