Il semblerait que le coronavirus soit bien entré dans une phase de décrue – voir ici – en Argentine ces dernières semaines.
Cette tendance positive amène le gouvernement a assouplir des mesures jusqu’ici assez strictes,et dont l’efficacité n’a guère été probante. Le journal Clarín en déroule le détail dans son numéro d’aujourd’hui, tout comme Pagina/12. Le quotidien La Nación, de son côté, établit un comparatif entre certains pays, notamment européens, qui ont eux aussi relâché un peu les restrictions sanitaires, comme le Royaume-Uni, l’Espagne ou le Danemark, ainsi qu’Israel et les Etats-Unis. Pour montrer que bien souvent, ces assouplissements ont eu pour conséquence une remontée des taux d’incidence, et le retour à certaines restrictions.
Parmi ces mesures d’assouplissement :
Le masque ne sera donc plus obligatoire en extérieur, sauf dans les endroits densément occupés. Il reste obligatoire en revanche dans les lieux publics fermés, comme les cinémas, les établissements scolaires, les transports publics, les lieux de travail ou les rassemblements festifs. Ceux-ci sont donc de nouveau autorisés sans limite de nombre, sous réserve de respect des mesures barrières.
Le confinement est levé pour toutes les activités économiques, ainsi que les activités religieuses, sportives, culturelles et sociales en milieu fermé, toujours sous réserve des mesures barrières.
Les voyages d’agrément collectifs de retraités sont de nouveaux autorisés, tout comme les sorties scolaires.
Réouverture (jauge de 50%) des discothèques, sous réserve de passeport vaccinal complet.
Événements sportifs en extérieur : levée de la restriction limitant la jauge du public à 1000 personnes, dans la limite de 50% de la capacité totale du lieu.
Réouverture progressive des frontières, jusqu’ici totalement fermées sauf raison professionnelle, et suppression pour ces derniers cas de l’obligation d’isolement de 14 jours. A partir du 1er octobre, tous les étrangers des pays limitrophes pourront entrer sans nécessité d’isolement. A partir du 1er novembre, ouverture pour tous les étrangers. Tout cela sous réserve de présenter un passeport vaccinal établit plus de 14 jours avant l’entrée, et d’un test PCR négatif de moins de 72 heures. Plus un autre test entre 5 à 7 jours après l’entrée en Argentine. (Ce qui est la norme européenne actuellement).
La Nación pose la question du danger d’un relâchement qui pourrait être prématuré, soulignant que les pays qui l’ont fait ont vu leur taux d’incidence remonter, les obligeant à revenir à des mesures restrictives. Ce fut le cas en Espagne : le 26 juin, quand les autorités avaient supprimé l’obligation du port du masque dans l’espace public, on comptait 4924 cas/jour. La veille du rétablissement de la mesure, on était monté à près de 22000 cas. Même chose aux Etats-Unis, passant de 38000 à 70000 cas/jour. Le journal estime qu’on sera en mesure de faire le point dès octobre sur les effets de l’assouplissement. Tout en notant que la propagation du variant delta reste très contenue dans le pays.
Pagina/12 se réjouit de cet assouplissement, soulignant qu’il résulte logiquement de la montée de la vaccination (64% de primo-vaccinés, 45% complètement vaccinés, en Argentine, essentiellement avec le vaccin russe Sputnik, mais depuis quelque temps, également avec Pfizer et Moderna), et de la baisse des admissions en soins intensifs (1440 au dernier comptage, quand on en a compté jusqu’à près de 8000 au pic de la deuxième vague). Mais il souligne qu’il convient de rester prudent, et que le gouvernement lui-même appelle à rester vigilant. La pandémie est certes en voie de régression, mais elle doit rester sous forte surveillance. Comme le souligne le quotidien, «Tant qu’il existe une population à travers le monde susceptible d’être contaminée, il existe une probabilité que la pandémie se prolonge indéfiniment. Car tandis que certains territoires en sont à inoculer une troisième dose de vaccin à ses habitants, l’Afrique, elle, compte à peine 4% de vaccinés».