Après la traversée des Andes et la libération du Chili de la tutelle espagnole par José de San Martín, le gouvernement central argentin affaibli par le coût élevé de la guerre, a tendance à déléguer aux provinces le pouvoir de recruter des troupes et de les équiper. Le système révolutionnaire entre en crise : il est dissous en 1820. Les provinces unies, jusque là formées de trois grandes régions héritage du système colonial (Salta del Tucumán, Córdoba del Tucumán et Buenos Aires), se voient subdivisées par les gouvernements révolutionnaires locaux qui se substituent au gouvernement central. On va désormais compter 14 provinces autonomes, dont une majorité se dote même d’une constitution propre. On voit apparaitre ce qu’on appellera des Caudillos, comme Facundo Quiroga (La Rioja) ou Estanislao López (Santa Fe).
Toute la période qui s’ensuit sera marquée par de nombreux conflits internes à l’Argentine encore en gestation, notamment entre partisans d’un système fédéral laissant l’autonomie aux provinces, et partisans d’un pouvoir central unitaire. Le fédéralisme s’imposera dans un premier temps, mais la dictature de Juan Manuel de Rosas, concentrant les oppositions, le fera chuter au profit d’un centralisme rendant sa suprématie à Buenos Aires, définitivement sacrée Capitale de l’Etat en 1880.
C’est cette période à la fois trouble politiquement et militairement, mais relativement prospère économiquement, que nous allons développer dans ce chapitre consacré au XIXème siècle argentin.